Contrat de travail à durée déterminée (CDD)
L’UAS appelle l’Assemblée nationale à adopter une loi sociale plus juste et à visage humain
L’Unité d’action syndicale du Burkina Faso (UAS) a organisé une conférence de presse ce 9 novembre 2021, à Ouagadougou. Objectif, se prononcer sur la relecture de la loi portant code de travail, sur la question sécuritaire, la privatisation de l’aéroport et le mouvement des travailleurs de la mairie de Ouagadougou.
A l’entame de ses propos, l’Unité d’action syndicale du Burkina Faso (UAS) s’est appesanti sur la relecture de la loi 028 portant Code du travail. L’UAS a interpellé les autorités sur les dangers liés à cette loi sur les travailleurs. Entre griefs évoqués, il y a « le non-respect de la loi par les agences de placement, le recours à des bureaux de placement par les sociétés minières pour le recrutement du personnel, la disparité dans le traitement salarial ». « Une question comme la limitation du renouvellement de Contrat à durée déterminée (CDD) à deux qui avait fait consensus entre le patronat et l’UAS dans le processus de relecture, a été complètement charcutée à l’étape de l’Assemblée nationale. Le verrou de la limitation a été sauté. Idem pour le plafonnement des dommages et intérêts à 18 mois alors que le code 2004 laissait le choix au juge de décider en fonction du niveau de dommage », a indiqué Bassolma Bazié. Inoussa Nana, secrétaire général de Force ouvrière/UNS, s’est aussi exprimé sur la question. Pour lui, l’UAS reste déterminée sur le fait que le contrat de travail à durée déterminée (CDD) ne doit pas être renouvelée que deux fois. La structure syndicale a appelé l’Assemblée nationale à adopter une loi sociale plus juste, à visage humain, respectueuse des droits fondamentaux du travailleur et gage de paix sociale. On se rappelle que depuis plusieurs mois des travailleurs de la mairie centrale de Ouagadougou réclament des arriérés de salaire et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Pour l’UAS, le comportement des autorités vis-à-vis des travailleurs est « inhumain » et « inacceptable ». C’est pourquoi les responsables de l’UAS exigent des autorités, un traitement « raisonnable » du dossier, car ils estiment que cela n’honore pas l’image « d’un pays qui se dit Etat de droit ».
Le sujet sur la privatisation a été abordé par les membres de l’UAS. Pour Bassolma Bazié, la question de la privatisation de l’aéroport est une situation inqualifiable que vivent les travailleurs de l’aéroport de Ouagadougou et aussi celle en voie de construction à Donsin. « Toutes les preuves réunies par le collectif des syndicats de l’aéronautique indiquent de la part des autorités le mépris, le non-respect des engagements, la braderie des intérêts du pays… Parce ce que les syndicats de l’aéronautique ont dit la vérité, on les écarte. Comment, dans un tel projet, les acteurs sociaux peuvent être écartés jusqu’à ne pas connaître le plan de construction de l’aéroport ? Ils demandent juste la transparence »,s’est-il indigné.
La question sécuritaire étant à l’ordre du jour de cette rencontre, l’Unité d’action syndicale (UAS) a appelé gouvernement à avoir un regard plus sérieux et plus responsable sur la question de l’insécurité qui fait gonfler de jour en jour les chiffres sur le nombre des personnes déplacées internes. Pour l’UAS en plus des nombreuses victimes qu’elle cause, l’aggravation de l’insécurité provoque la fermeture des milliers d’écoles plombant ainsi l’avenir de plusieurs générations et compromettant le développement du pays. « On ne peut pas compter le nombre de marches, ni d’interpellations. A Fada, nous avons interpellé les autorités pour dire le sens dans lequel nous devons aller pour pouvoir satisfaire la population en termes de sécurité. Malheureusement, on n’a pas été écouté, sinon qu’on nous a même traités d’ennemis. Il faut que le gouvernement ait le courage de prendre ses responsabilités. Sans être dans le secret des dieux, nous osons croire que des ripostes plus conséquentes vont être incessamment mises en œuvre et l’attentisme que nous observons avec beaucoup de dépit, sera vite corrigé », a indiqué Bassolma Bazié. Le sujet sur la fermeture des frontières terrestres s’est invité à cette rencontre. En effet depuis mars 2020, les frontières terrestres sont fermées à cause de la pandémie de la COVID-19. L’UAS dit ne pas comprendre cette situation parce que malgré la fermeture, il y a des gens qui continuent de voyager à travers les voies détournées au niveau des frontières. Et de s’interroger : « Tous ceux qui passent par les voies qui ne sont pas contrôlées, qu’est-ce qu’ils transportent véritablement en plus de la peine des usagers qui sont transportés ? Quels sont les types de matériels qui sont transportés dans cette période d’insécurités ? », s’est-il demandé avant d’appeler à l’ouverture des frontières.
La Rédaction