Appel A La Mobilisation Populaire
Chers Compatriotes,
Ami.e.s du Burkina Faso,
A l’entame de cette déclaration, nous réitérons notre solidarité et notre compassion à l’égard des nombreuses victimes de l’INJUSTICE et du TERRORISME dans notre pays. Prompt rétablissement aux blessés, et paix aux âmes de ceux qui ont perdu la vie.
Notre pays vit depuis hier une autre crise de son histoire. Très tôt le matin du 30 septembre, notre capitale a été réveillée par des tirs nourris dans plusieurs endroits dont le quartier Ouaga 2000 qui abrite le Palais Présidentiel. Ces tirs se sont calmés dans la matinée pour reprendre de manière sporadique dans l’après-midi. Au cours de la nuit, une déclaration a été lue à la télévision nationale par un groupe de militaires se réclamant du MPSR. Conduit par le capitaine Ibrahim Traoré, ce groupe dit agir pour rectifier la trajectoire de leur mouvement qui aurait été déviée par l’ex President du Faso le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.
Pour tous les observateurs, ce changement s’apparente très bien à une révolution de palais, sauf que des concertations de toutes les forces vives sont prévues pour décider des nouveaux organes de la Transition. Déjà éprouvés par les différentes tragédies avec les attaques des groupes terroristes, les Burkinabè ont encore pris acte de cette situation, en espérant passer rapidement à d’autres préoccupations. Malheureusement, en ce 1er octobre, on apprend que des éléments restés fidèles à l’ex-Président Damiba tenteraient de riposter contre leurs frères d’armes dans la capitale.
Cette information, si elle s’avérait, serait lourde de conséquences car des affrontements entre militaires dans la ville risquent de faire de nombreuses victimes tant du côté des militaires que du côté civil. C’est pourquoi, nous interpellons l’ex-Président Damiba pour qu’il prenne toute la mesure de la situation qu’il fait encourir aux populations. Il doit privilégier l’intérêt du Burkina Faso, en déposant les armes et en ordonnant à tous ceux qui se réclament de lui de faire comme lui. C’est la seule issue susceptible d’éviter le chaos à notre pays.
Le Mouvement SENS suit de près l’évolution de la situation et exprime toutes ses inquiétudes face à l’exacerbation des tensions en cours. C’est pourquoi, nous invitons l’ex-Président Damiba à prendre toute la mesure de la situation pour éviter à notre peuple un bain de sang inutile. Il doit tirer toutes les conséquences de son incapacité à rassembler l’armée et toutes les couches sociales et politiques autour de la question sécuritaire et des valeurs de l’état de droit de notre pays. S’il ne le fait pas, le peuple le tiendra personnellement pour responsable de la dégradation de la situation et prendra lui-même ses responsabilités. Il lui appartient de choisir de sortir de cette situation par la grande porte au lieu d’être contraint de le faire par d’autres issues.
Enfin, dans le but d’éviter un déchirement au sein de notre armée républicaine déjà divisée, le Mouvement SENS appelle :
1. L’ex-Président Damiba et ses soutiens à déposer les armes ;
2. L’ensemble des forces de défenses et de Sécurité à la retenu pour éviter à tout prix un affrontement entre frères d’armes. Le plus important ce n’est pas une bataille entre militaires pour le contrôle du pouvoir politique mais la sécurité de notre pays ;
3. Le peuple à soutenir vigoureusement dans de nos villes et campagnes, l’exigence de la mise en place d’une Transition civile, crédible et légitime ;
4. A l’organisation de véritables Assises Nationales Souveraines pour réconcilier notre peuple avec lui-même et lui redonner espoir pour la construction de son avenir.
Chers compatriotes,
il est grand temps que notre peuple soit au contrôle de l’exercice de sa souveraineté. Notre mouvement exhorte la hiérarchie militaire ainsi que les autorités coutumières et religieuses à fortement s’impliquer pour ramener la paix entre les frères d’armes. Aidons notre valeureuse armée patriotique à aplanir ses divergences et à retrouver sa cohésion d’ensemble indispensable pour gagner la guerre contre le terrorisme.
Le Mouvement SENS,
Ouagadougou le 1er octobre 2022