Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a reçu mardi 19 janvier 2021 à Kossyam le contrôleur général d’Etat, Dr Luc Marius Ibriga venu remettre les rapports d’activités de 2018 et 2019, de l’Autorité supérieur de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Il ressort de ces documents que les dénonciations sont montées en puissance.
A la sortie de l’audience avec le chef de l’Etat, le Contrôleur général d’Etat a déclaré que les citoyens font de plus en plus confiance à l’ASCE-LC, en témoignent « la montée en puissance des dénonciations ».
Selon le Contrôleur général d’Etat, le rapport 2018 s’est focalisé sur le décret portant sur les procédures d’ententes directes, la dette intérieure et les baux administratifs pour lesquels de nombreux dysfonctionnements ont été relevés. Pour résoudre la question des baux administratifs, l’ASCE-LC, préconise la construction de cités administratives.
Pour lui, le rapport 2019 a mis en évidence le travail fait par les corps de contrôle administratif. Il a indiqué que l’ASCE-LC a reçu près 350 rapports venant des différentes inspections techniques de service et les inspections générales des finances. Ce rapport a souligné la nécessité de la mise en œuvre de la réforme des corps de contrôles.
Toujours dans son rapport général annuel d’activités de l’année 2019, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) indique qu’elle s’est autosaisi de certains dossiers notamment de celui de la perception indue de salaires par des agents publics en situation irrégulière d’abandon de poste. Il ressort dans le rapport que « des agents publics en situation irrégulière d’abandon de poste et se trouvant souvent hors du pays continuent de percevoir leur solde… L’ASCE-LC s’est saisie de deux cas d’agents publics du ministère de la Santé ».
Le rapport révèle également que 10 personnalités de l’Etat (2 ministres et 8 députés) sont en retard dans leur déclaration d’intérêts et de patrimoine. Une mise en demeure les concernant est en cours précise le document.
L’ASCE-LC souligne aussi dans son rapport des dépenses irrégulières.
« ….sur 237 933 628 506 FCFA de dépenses contrôlées sur les comptes de dépôt, 766 129 818 FCFA sont des dépenses irrégulières. Les montants les plus élevés des dépenses irrégulières ont été constatées dans les ministères suivants par ordre décroissant : le ministère de la Sécurité, de l’Intégration Africaine, de la Culture. L’ensemble des dépenses irrégulières, d’un montant de 766 129 818 FCFA représentent 0,29% des dépenses totales en 2018. On constate une tendance à la baisse des dépenses irrégulières de 2018 par rapport à 2017 qui sont passées de 2,25% à 0,29%.
Ces dépenses irrégulières se composent de dépenses sous-tendues par des pièces justificatives irrégulières ou sans pièces justificatives : 250 860 708 FCFA soit 32,74% des dépenses irrégulières ; dépenses inéligibles : 515 269 110 FCFA soit 67,25% des dépenses irrégulières » peut-on y lire.
Prévention et la lutte contre la corruption dans la gestion des secteurs public et privé et de la société civile et le contrôle des services publics sont entre autres les activités menées par l’institution qui précise avoir reçu près de 350 rapports venant des différentes inspections techniques de service et les inspections générales des finances. L’ASCE-LC réclame des équipements spécifiques et une enveloppe financière revue pour mener à bien sa mission.
Oeil du Faso