A QUAND LE JUGEMENT DE L’AFFAIRE DES ÉCOLES EFFONDRÉES ?
Nous avons salué la célérité des enquêtes pour infractions suivies du jugement des élèves le 31 mai dernier.
Nous gardons espoir d’une diligence des procédures judiciaires pour traduire le ou les coupables de l’effrondrement de l’école de Dandé qui a causé la mort prématurée d’un élève.
Pourquoi tant d’écoles s’écroulent ? Une présomption de corruption ? Quelles sont les racines de la corruption ? Quels moyens de lutte ?
LES RACINES DE LA CORRUPTION :
1. La culture de tolérance est la racine de la corruption dans notre société. La corruption pose un problème de déviation des valeurs morales de notre société. Nombre de nos traditions africaines permettent l’acceptation de cadeaux par des salariés dans le cadre de leurs fonctions, alors que la culture européenne les considère comme une des formes de corruption.
Selon Transparence International (IT), les secteurs des BTP et celui des partis politiques sont les plus corrompus au monde. En Occident, la corruption dite « des grands » est sectorielle. En Afrique, la grande et la petite corruptions sont pratiquées de façon systémique et généralisée à l’ensemble de la vie sociale et publique.
La corruption est probablement la cause de la mauvaise qualité des édifices publics au Burkina.
2. La culture politique de l’impunité alimente la corruption. Selon TI, la corruption généralisée, suppose que l’impunité est quasi totale. Le risque de dénonciation est faible. Les sanctions n’interviennent que pour des raisons d’opportunité politique pour donner l’impression d’agir.
La corruption est une négation de l’État en tant qu’institution. La corruption aggrave la pauvreté des populations.
MESURES POUR VAINCRE LA CORRUPTION :
1. Susciter une conscience collective au Faso à travers une vaste campagne de sensibilisation sur les effets dévastateurs de la corruption.
2. Tenir des procès exemplaires pour rendre justice aux victimes afin de libérer la parole des citoyens et instaurer la dénonciation dans notre société.
Évidemment, est questionnée et interpellée, la conscience professionnelle de tous les acteurs de la chaîne du BTP : les agents habilités à homologuer les matériaux de construction, les bureaux commis à l’étude technique et au contrôle, le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre, les sous-traitants et autres intervenants.
La bataille contre l’impunité commence parla culture de la dénonciation suivie de la répression. Le renforcement institutionnel rétablit l’autorité.
3. Vaincre durablement la corruption passe obligatoirement par la Refonte de notre système éducatif afin d’intégrer des valeurs morales et le savoir-être dès la base pour faire renaître un nouveau profil de burkinabé.
Une éducation citoyenne et compétitive pour faire émerger une conscience collective, c’est possible !
Yeli Monique KAM
La Yennega de l’éducation
La Présidente du MRB