Cet ancien enfant-soldat devenu commandant de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) a été condamné à 25 ans de prison, il était poursuivi pour 70 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par le groupe de Joseph Kony dans le nord de l’Ouganda entre 2002 et 2005. Il a été reconnu coupable pour 61 des chefs d’accusation retenus contre lui par la Cour pénale internationale. Le juge a parlé d’une décision « particulièrement difficile à prendre ».
Face à des circonstances « contradictoires », les juges ont eu des difficultés à fixer la peine adéquate, a expliqué le président de la chambre, Bertram Schmitt. Contradictoire, car d’un côté, il fallait prendre en compte les circonstances aggravantes de la litanie de violations des droits humains, dont Dominic Ongwen a été reconnu coupable, leur cruauté, par exemple le fait de brûler vivantes des personnes dans leur maison. Cela aurait pu lui valoir la perpétuité réclamée par les victimes, a estimé la Cour. Mais d’un autre côté, il fallait aussi reconnaître les circonstances « personnelles » de l’accusé, c’est-à-dire son parcours, celui d’un enfant enlevé vers l’âge de neuf ans, brisée et transformé en machine de guerre par les hommes de Joseph Kony.
Insuffisant pour le juger irresponsable ou estimer que son discernement était aboli, mais de quoi limiter les réquisitions du procureur à 20 ans d’emprisonnement. Le juge Schmitt a reconnu avoir été impressionné par le discours « cohérent et structuré » donné en audience par Dominic Ongwen le mois dernier, lors duquel il racontait son histoire. La Cour a donc opté pour une peine intermédiaire de 25 ans de prison, réévaluable en cours d’exécution.
Dominic Ongwen doit maintenant décider s’il fait appel du verdict, et de la peine fixée ce matin.
Source: RFI