L’avocat, proche du Front de libération nationale (FLN), avait été défenestré en 1957 par les militaires français en pleine bataille d’Alger.
Le geste permettra-t-il de relancer le dialogue mémoriel entre la France et l’Algérie, qui semblait mal parti avec les controverses autour du rapport de l’historien de la guerre d’Algérie Benjamin Stora ? Emmanuel Macron a reconnu, mardi 2 mars, « au nom de la France », que l’avocat nationaliste algérien Ali Boumendjel a bien été « torturé puis assassiné » le 23 mars 1957, au plus fort de la bataille d’Alger, après avoir été « arrêté par l’armée française » et « placé au secret ». Le chef de l’Etat a reçu à l’Elysée quatre petits-enfants d’Ali Boumendjel pour leur délivrer ce message que « Malika Boumendjel [la veuve d’Ali, décédée en 2020] aurait voulu entendre », selon les termes du communiqué de la présidence de la République. Dans un geste comparable, M. Macron avait déjà reconnu, en septembre 2018, « au nom de la République française », que Maurice Audin, mathématicien membre du Parti communiste algérien (PCA) disparu le 11 juin 1957, avait été « torturé puis exécuté ou torturé à mort » par des militaires français, un drame « rendu possible par un système légalement institué ». « La génération des petits-enfants d’Ali Boumendjel doit pouvoir construire son destin, loin des deux ornières que sont l’amnésie et le ressentiment, commente le communiqué de l’Elysée, diffusé dans la soirée de mardi. C’est pour eux désormais, pour la jeunesse française et algérienne, qu’il nous faut avancer sur la voie de la vérité, la seule qui puisse conduire à la réconciliation des mémoires. C’est dans cet esprit que le président de la République a souhaité faire ce geste de reconnaissance, qui n’est pas un acte isolé. »