Ceci est une tribune du journaliste Écrivain Adama Ouédraogo Damiss sur l’organisation de la Société civile le Balai Citoyen.
Balai Citoyen Hier adulé, aujourd’hui décrié
Hier, le Balai citoyen était adulé et applaudi, aujourd’hui il est devenu une organisation décriée. Et chacune de ses sorties donnent lieu à des débats houleux entre partisans et adversaires. Cet état de fait n’est pas nouveau: quand vous répondez aux aspirations d’une frange importante de la population, on vous porte au pinacle. Toutefois vos actes sont jugés et passés au scanner et à la moindre incartade, on vous voue aux gémonies. Mais quand on est convaincu, on va droit dans ses bottes.
En réalité, le Balai citoyen a en son sein des hommes et des femmes de conviction. Le président actuel, Éric Kinda, est un combattant depuis le campus de Zogona. On peut ne pas aimer Sams’k le Jah et Smockey ou avoir des récriminations contre eux mais il faut reconnaître que ce sont des hommes qui n’ont pas attendu la question de la modification de l’article 37 de la Constitution pour se faire un nom. Leur position, leur ligne et leur engagement datent de plus d’une vingtaine d’années. Un des fondateurs du Balai citoyen Diakité Diafodé Kaba Alexandre, résident à Bobo-Dioulasso, est aussi un exemple d’engagement et de conviction.
C’est dire que le Balai citoyen contient en son sein des militants à qui on peut reprocher ce qu’on l’on veut sauf la conviction, le courage et l’engagement. Il y en a bien d’autres dont on n’a pas besoin de citer ici. Mais si l’organisation est tant controversée aujourd’hui les raisons sont à rechercher à quatre niveaux:
-les opportunistes qui ont utilisé ou utilisent le mouvement à des fins personnelles;
-les politiciens internes déguisés;
-les éléments dont le quotient intellectuel est largement en dessous de la moyenne mais qui se croient les plus intelligents du Burkina Faso;
-les militants agressifs qui ont encore du chemin à parcourir dans l’apprentissage de la démocratie et de la liberté d’expression ou d’opinion
En dépit de tous les reproches que l’on peut égrèner à l’endroit du Balai citoyen, il reste une organisation qui a joué sa partition sur la scène sociopolitique. Il est malheureusement victime d’acteurs qui ont dévoyé sa lutte et qui continuent de le faire sans que les militants sincères ne puissent décortiquer et comprendre leur jeu obscur. Le matin ils sont Balai citoyen, à midi ils fricotent avec les opposants et la nuit ils sont dans les couloirs des résidences présidentielles et ministérielles.
Adama Ouédraogo dit Damiss