Diaspora: Le prince du Yatenga devenu Roi à Harlem
Abdel Kader Ouédraogo, ce nom est bien connu des burkinabè issus de la diaspora aux États-Unis plus particulièrement de New York et pour cause, Abdel est un self-made-man. Parti du Burkina en 2003 pour le pays de l’oncle Sam, il pose ses bagages à New York plus précisément à Harlem. Ces débuts étaient difficiles et c’est pourquoi Abdel enchaîne les petits boulots comme la plus part des immigrés. Il est passé par toutes les étapes, du nettoyage du plancher à serveur dans divers restaurants de la place, il peine à trouver une réelle perspective d’emplois. Du haut de ses 1m98, grande silhouette aux allures de vedette de la reagge music, cet ancien producteur manager a su rapidement mettre en jeu son carnet d’adresses. Âgé aujourd’hui de 42 ans, Abdel emploie 58 personnes en majorité des burkinabè.
Féru de l’art contemporain et de musique du monde, Abdel est un grand connaiseur du monde musical et artistique. Entrepreneur de spectacle et producteur dans les années 1995, au Burkina Faso, il a produit des spectacles avec plusieurs artistes de son pays et de la sous région comme les sénégalais Daara-J et les ivoiriens MAM . Il est aussi proche de Tiken Jah et de Ismaël Issac dont il sera le manager-producteur aux États-Unis.
Comment il conquit Harlem
Il débarque aux États Unis en 2003, enchaine les petits boulots. « J’ai nettoyé le plancher et livré la pizza » dit-il. Avec un diplôme d’entrepreneur de spectacles et fin connaisseur des rouages, il décide en 2007 avec des musiciens et des amateurs de musique dans la capitale de la musique Harlem, de créer un bar, il fonde le « Shrine » (le « Sanctuaire »), et l’année d’après, il fonde avec son épouse Siva Baron Ouédraogo, le « Yatenga French Bistrot » (Restaurant Français) avec des saveurs africaines. Il se consacre à l’art et à la culture dans tous les milieux : la musique live, la danse et le théâtre. Le Shrine World Music voit le jour, et a pour mission d’établir une atmosphère créative positive pour les artistes et le public de tous les horizons. Cet espace a vu passer sur sa scène des artistes comme : Tiken Jah Fakoly, Bill Aka Kora, Alif Naaba, Amadou & Mariam, Makane Kouyaté, les plus grands DJ de renoms, et récemment le rappeur francais singuila , le groupe maleya , et Dicko Fils.
Un empire en marche :
Quelques années plus tard, après leurs débuts avec Yatenga (bistrot français) et le Shrine bar juste à côté, Abdel lance Silvana, un autre restaurant, bar et boutique au 300 West 116th Street. Une autre place à Harlem donc d’où il prend définitivement ses marques, après tant d’années et vie entre ces 2 business.
Silvana est un cadre unique restaurant / boutique à deux niveaux comportant un restaurant en haut qui servira un menu de plats classiques, tels que le Falafel et le Shawarma, des viandes grillées, des pâtisseries et des petits sandwichs les matins et le bar servira d’un autre temple du live, avec une programmation tous les jours de la semaine, à la baguette le formidable et infatigable team manager, Mathurin Soubeiga, un ancien du festival international Ouaga Hip hop.
Il ne perd pas ses origines :
Pour promouvoir et développer la culture africaine aux États- Unis, Abdel crée « Burkina Entertainment ». Cette société de promotion de la musique burkinabè est aussi engagée dans le développement et la promotion de la culture africaine aux États-Unis unis, elle organise gratuitement chaque année un festival de musique appeler « Mafrika » dans le parc Marcus Garvey de Harlem. Plusieurs activités sont proposées à cette journée du festival « Mafrika » comme des cours de cuisine, des leçons de musique et de récitals pour les plus petits. Selon lui, l’éducation est un moyen d’atteindre les jeunes.Il reprend les mots de Churchill : «Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal, c’est le courage de continuer qui compte.» A force d’acharnement, Kader Ouédraogo emploie à ce jour 58 personnes, et en majorité des burkinabè ,toujours disponible pour ses compatriotes, mais néanmoins encourage tous ses frères à persister chacun de son côté et à avoir un rêve, car les États-Unis sont l’un des pays où le rêve est permis d’où cette citation unique « the american dream » (le rêve américain).
Par
Adama Guébré