Tribune de Newton Ahmed Barry 👇👇👇👇
Ainsi vont les choses de la vie !
Comment lire les intentions de Damiba ?
Il voulait être un président légal, il s’est donné les moyens de l’être.
Les Burkinabè attendaient qu’il soit un chef de guerre. Pour l’instant, en dehors du treillis qui ne le quitte pas, il ne semble pas s’y résoudre.
Quelles sont donc ses intentions ?
Un homme public, se sont ses premières paroles qui le lient dans l’estime de ses semblables. Qui est Damiba? Est-il un homme constant? Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a déboussolé plus d’un avec son discours d’investiture. Le 27 janvier ( lors de sa première intervention incisive) son discours était celui d’un révolutionnaire. Puis quand il prête serment il met un point d’honneur à marteler qu’il est un réformateur. Certains ont retenu que Damiba n’est finalement pas celui qu’on espère.
Ce sentiment est-il faux ?
Interrogeons les actes :
1) sur la lutte contre le terrorisme
Les premières actions de Damiba ont semblé indiquer une orientation militariste de la lutte contre le terrorisme, avec la création du « commandement des opérations du théâtre national ».
Puis dans dans son tout dernier discours, il annonce la création des comités de dialogue dans les villages. Finalement qu’est-ce qu’il faut retenir ? La guerre ou le dialogue ou le dialogue et la guerre en même temps ? Si oui, il commence quand et par quoi ?
De ce que l’on sait !
2) La conviction de Damiba sur cette question c’est que les militaires ne peuvent pas gagner la lutte contre le terrorisme. Commandant du détachement militaire de Djibo, il a été reçu, à sa demande, par le président Roch Marc KABORÉ à qui il a expliqué avec des arguments documentés pourquoi « l’armée ne pouvait pas gagner la lutte contre le terrorisme ». Nous étions en mi-2018, en ce moment le phénomène était seulement cantonné au Soum. Sa conviction a t-elle évolué ? Dans son livre, au fil des pages, il a assis ce qui peut être considéré comme sa doctrine (…) fondamentalement la guerre contre le terrorisme ne se gagnera pas militairement (…) la victoire contre le terrorisme dépend de la mobilisation des masses et non la puissance de l’acier et les performances technologiques ». Qu’est-ce qui empêche Damiba d’assumer ses convictions? 90 jours après sa prise de pouvoir, pourquoi n’arrive t-il pas à formuler ses intentions en actes et à les faire partager aux Burkinabè ? De ce qui apparaît dans son mode de fonctionnement, c’est qu’il tient à chacun de ses interlocuteurs le langage qu’il veut entendre.
Roch ne tranchait pas et Damiba est girouette !
Voilà où nous en sommes depuis le 24 janvier. On a substitué l’indécision à la versatilité. Est-ce que nous avons gagné au change ? A chacun de se faire une opinion. Il y a une chose qui fait unanimité, la situation s’aggrave sur le front sécuritaire. Nos détachements militaires n’arrivent toujours pas à juguler les attaques « complexes », qui ont lieu aux premières heures du matin. Dans les villages des enlèvements et des exécutions sommaires ont repris aggravant le cycle « enlèvement-exécutions sommaires suivi d’opérations de représailles des terroristes ». Un Cycle infernal qui permet d’alimenter le terrorisme qui est bien décrit dans cette formule de génie du Maréchal Dicko le Sahélien: « Dans la lutte contre le
terrorisme, plus vous tuez
des innocents pour amplifier
vos statistiques, plus vouS
aggravez la crise en créant
de nouveaux terroristes! ».
Alors à quand le vrai Damiba ? Pour reprendre le titre du livre de Joseph Ki ZERBO.
Celui qui va décréter incessamment l’Etat urgent et au même moment qui commande des réflexions pour dialoguer avec les terroristes ? Ou ce Damiba qui va dire enfin, le fond de sa pensée !
Allah aide, ceux qui s’aident !
NAB