L’Alliance des fournisseurs burkinabè de biens et services miniers (ABSM) a organisé une conférence de presse le 28 octobre dernier à Ouagadougou. Objectif, présenter à la population burkinabè les acquis de l’ABSM et les perspectives pour les années à venir en matière de contenu local au Burkina Faso. Elle a aussi salué l’adoption du décret en conseil des ministres le 22 septembre portant sur la fourniture des biens et services et qui donne la priorité aux entreprises nationales.
L’Alliance des fournisseurs burkinabè de biens et services miniers (ABSM) créée le 19 janvier 2012, est un regroupement d’opérateurs économiques qui exerce dans la fourniture des biens et services aux mines. Elle s’est fixée pour mission de promouvoir la fourniture locale des biens et services aux mines, par la professionnalisation des fournisseurs locaux, l’amélioration de l’environnement et dans la collaboration avec tous les acteurs concernés. Pour son président Yves Zongo, l’ABSM œuvre au renforcement des capacités des fournisseurs burkinabè, la mise en relation d’affaires, le plaidoyer et la participation aux différents cadres d’échanges en lien avec le contenu local au niveau national, sous-régional et international. Il a fait savoir qu’à ses débuts l’association comptait 20 membres fondateurs et aujourd’hui enregistre une centaine de membres en son sein.
Depuis sa création, a signifié Yves Zongo l’ABSM a réalisé à côté d’autres acteurs plusieurs études sur l’industrie extractive en général et sur le contenu local en particulier. Foi de Yves Zongo, les résultats de ces études ont montré que l’Etat burkinabè multiplierait les recettes directes et indirectes issues du secteur minier par 4 si les mines achetaient plus avec les entreprises burkinabè. Ce qui selon lui allait permettre à ces entreprises d’employer 4 fois plus que les mines,de payer 4 fois plus d’impôts et taxes que les minières, de contribuer au partage de revenus avec l’ensemble des populations.
Aussi, Yves Zongo a martelé que l’ABSM a plaidé à côté d’autres acteurs du développement local pour la prise en compte du contenu local dans le code minier de 2015, plus précisément en ses articles 101 et 102. A l’en croire, plusieurs actions ont été menées afin que les acteurs du secteur minier tels que ONG, sociétés minières, entreprises fournisseurs des mines, ministères aient toutes les informations dont elle disposait en matière d’approvisionnement local sans compter le renforcement de capacités dont ont bénéficié des fournisseurs miniers pour leur permettre de saisir les opportunités en matière de fourniture de biens et services aux sociétés.
Par ailleurs, le président de l’ABSM a confié que sa structure est en partenariat avec 48e Nord International, une association des fournisseurs miniers du Canada avec qui elle a développé des relations d’affaires pour un transfert de technologie et de compétences au profit des fournisseurs burkinabè. Et d’ ajouter qu’elle a participé aussi à la création d’associations de fournisseurs miniers au Mali, au Sénégal, au Niger et en Côte d’Ivoire avec comme perspective, la création d’un réseau des fournisseurs miniers de l’espace UEMOA . « L’ABSM a lancé en 2018 la première plateforme en ligne qui répertorie les entreprises burkinabè qui travaillent déjà avec les sociétés minières et/ou qui ont du potentiel à travailler avec les sociétés minières », a-t-il poursuivi. Et toujours dans la défense des intérêts des entreprises nationales, l’ABSM selon Yves Zongo a entrepris plusieurs visites sur des sites miniers et dans les bureaux des sociétés minières.
Malgré les acquis engrangés, le président de l’ABSM a soutenu que beaucoup de défis restent à relever dont entre autres, la lenteur dans l’adoption et la mise en œuvre des textes sur le contenu local, l’absence de cadre de concertation formelles entre les différents acteurs du secteur, la méconnaissance de la chaine de valeur de l’industrie minière par une grande partie des opérateurs économiques locaux. Face à cela, Yves Zongo a soutenu qu’il faut la mobilisation de l’ensemble des opérateurs économiques autour des actions de promotion du contenu local, l’accompagnement de la mise en œuvre des textes d’application sur le contenu local en cours d’adoption.
Il a terminé en indiquant que l’adoption le 22 septembre dernier du décret sur la fourniture des biens et services miniers est une bouffée d’oxygène pour les entreprises nationales de la fourniture locale dans le secteur minier qui leur donne une priorité dans ce secteur et au-delà profitera à la population. Il a indiqué que cette victoire d’étape doit leur permettre de continuer la lutte afin que les Burkinabè profitent des retombées de ce secteur et à plus s’intéresser à ce secteur.
Par Rayanne BAKO