Le Cadre d’action pour la patrie (CAP) a animé un point de presse le 8 octobre dernier à Ouagadougou. Objectif, se prononcer sur la vie du mouvement, l’insécurité au Burkina, le procès de l’assassinat du président Thomas Sankara, le Sommet Afrique-France, la présence de Wagner au Mali.
Le président du CAP, Pema Néya a indiqué que son mouvement se veut être une force de proposition, d’analyse afin d’apporter son expertise dans le développement du Burkina. Se prononçant sur la question du terrorisme, Pema Néya a confié que des questionnements méritent d’être posés. Pour lui, avec tous les moyens donnés à l’armée, elle n’arrive toujours pas à venir à vaincre les terroristes. Il a affirmé que des informations circulent sur le fait que l’armée n’est pas en manque de budget et qu’il y a des fois où l’argent a été retourné en fin d’année au niveau du trésor. Et de se demander , « qu’est-ce qui bloque l’armée ? ».
C’est pourquoi le mouvement souhaite chercher avec les acteurs les voies et moyens pour diagnostiquer les problèmes au niveau de l’armée afin d’apporter sa contribution dans la lutte contre le terrorisme. Sur la question du sommet Afrique-France tenu à Montpelier en France , le président du CAP a signifié qu’il na rien contre les particiapnts à ce sommet ni contre le principe, se pose des questions sur les vrais enjeux de ce sommet. Pour Pema Néya, Emmanuel Macron veut réécrire une nouvelle histoire des relations entre l’Afrique et la France.
Mais pour le président du CAP, la démarche du président français comporte en elle-même les germes de sa propre mort, car la France ne veut pas reconnaitre le tort fait à l’Afrique. « La France ne veut pas reconnaitre que la colonisation est un crime pour lequel nous attendons des excuses », a-t-il indiqué. Foi du président du CAP, pour que ce sommet réussisse, il faut que la France fasse l’autopsie des torts causés à l’Afrique, les réparer afin de poser de nouvelles bases de leurs relations. « Ce sommet Afrique-France obéit à un agenda électoral de Emmanuel Macron », a indiqué Pema Néya.
Sur la question du procès de l’assassinat de Thomas Sankara, le président du CAP a demandé que le droit soit dit et que la lumière soit faite sur cette page noire de l’histoire du Burkina. Cependant, il a invité les mouvements et la jeunesse sankariste a incarné la vision et le combat de Sankara. « La vraie justice pour Sankara, ce n’est pas seulement demandé justice, mais c’est de continuer son action politique, incarner son idéal ». Il a indiqué que « la véritable justice pour Sankara, c’est de repositionner son discours et se battre pour celui-ci ».Pour lui, même si Blaise Compaoré est absent à ce procès cela n’enlève en rien à la qualité du procès surtout qu’on peut condamner une personne par contumace. Mais il souhaite que Blaise Compaoré vienne répondre des faits à lui reprochés, car il peut être innocenté.
Sur la question de la réconciliation, il a souhaité que l’on passe par la case justice avant de parler de réconciliation. Cela a-t-il confié pour éviter que certaines personnes s’adonnent à des pratiques peu orthodoxes. Il a aussi évoqué la question de Wagner au Mali. Même si Pema Néya dit ne pas avoir de problème avec cette relation,il aurait voulu que cette relation soit d’ un Etat à un Etat pour éviter d’éventuels problèmes à l’avenir. Par ailleurs, il a souhaité la réouverture des frontières car selon lui contribue à renchérir la vie.
Par Rayanne Ouédraogo