Affaire Norbert Zongo : l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso suspendue par la Cour européenne des droits de l’homme
On se rappelle que le 30 juillet dernier la plus haute juridiction administrative française a validé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina où ce frère cadet du président du Faso déchu Blaise Compaoré est mis en cause dans l’assassinat en 1998 du journaliste d’investigation Norbert Zongo. En effet, le Conseil d’Etat a rejeté le recours formé par François Compaoré contre décret d’extradition signé en mars 2020 par Edouard Philippe, Premier ministre français de l’époque. « La requête de M. Compaoré est rejetée », a avait indiqué la décision du Conseil d’Etat. Ainsi les avocats de François Compaoré avaient pris acte de cette décision du Conseil d’Etat et avaient indiqué que leur client était prêt à faire face à cette décision de justice. Néanmoins, Me François-Henri Briard et Pierre Olivier Sur avaient regretté que cette décision du Conseil d’Etat ne s’inscrivaient pas dans « la ligne des précédents jurisprudentiels qui excluent toute mesure d’extradition à caractère politique ou qui expose la personne concernée à des risques de tortures , de traitements inhumains et dégradants et de violations du droit à un procès équitable ». Ainsi les avocats de François Compaoré avaient annoncé qu’ils avaient saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) afin qu’elle « fasse échec à l’extradition envisagée et sanctionne les manquements de la France à le protéger ». Cette Cour vient de mettre en demeure ce 6 août le gouvernement français de ne pas procéder à l’extradition de François Compaoré vers le Burkina pendant la durée de la procédure devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Les conseils de François Compaoré ont salué avec enthousiasme cette décision indépendante et impartiale de cette Cour.
Par Yves Ouédraogo