Des sculptures, des tableaux, des photographies, exposés le long du mur de l’ex-Assemblée nationale sur l’avenue de l’indépendance à Ouagadougou. « Wekré », un marché des arts à ciel ouvert pour attirer le public, a lieu du 1er au 6 juin, dans la capitale du Burkina Faso. Créé en 2020, l’événement ambitionne d’être le premier grand rendez-vous des artistes plasticiens du pays.
Ouverture depuis mardi à Ouagadougou de la deuxième édition de Wekré, le marché des arts contemporains. Un rendez-vous annuel pour des artistes plasticiens afin de faire connaitre leurs œuvres au grand public. Cette deuxième édition se tient en face de l’ex-Assemblée nationale, sur l’avenue de l’Indépendance. Les populations pourront apprécier le travail des artistes plasticiens venus de plusieurs pays : surtout du Burkina Faso, mais aussi de Togo, Bénin, France, Mali et la République démocratique du Congo.
Susciter le gout de l’art aux populations
« Nous sommes dans un monde extrêmement violent », explique Aboubacar Sanga, le secrétaire exécutif du collectif Wekré. « Course de fond » est le thème de cette édition 2021. « Nous avons choisi ce thème pour montrer notre détermination, tout notre engagement au service de ce secteur. On sait que la promotion des arts plastiques, ce n’est pas une mince affaire, ce n’est pas une course de vitesse, mais notre ambition est que les populations soient réellement imprégnées par ce sujet-là. Cela va nous demander du temps. »
Selon le sculpteur burkinabè Siriki Ki, le marché d’art n’existe pas encore au Burkina Faso, et l’un de leurs objectifs est de susciter le gout de l’art aux populations. « Ce qui nous importe le plus, c’est qu’on ramène la chose artistique au peuple. On vient ici pour voir nos productions artistiques, les créations de nos jeunes plasticiens. Franchement, on ne peut pas vraiment parler d’un marché de l’art au Burkina. Nous voulons susciter l’intérêt. Nous voulons permettre aux gens qui regardent de dire qu’il y a de belles choses. On va essayer de susciter l’envie. »
Cette année, les membres du collectif Wekré mettent au centre de leurs réflexions la femme, en sa qualité de créatrice. Eric Konanou, curateur d’art est le commissaire de cette exposition : « On a fait en sorte que la femme artiste burkinabè soit représentée pleinement dans toutes les disciplines concernées, la peinture, la sculpture, la photographie et les autres formes d’expressions. Que la femme au Burkina soit représentée en tant que créatrice. »
La place de la femme
C’est d’ailleurs sur le thème de la femme qu’Agnès Talato Sebda a décidé d’exposer cette année : « J’ai quatre sculptures, dont une maman, une jeune fille, et une petite de treize ans qui est enceinte et je pose la question : « À qui la faute ? ».
Olga Yameogo, célèbre artiste-peintre burkinabè, l’une des doyennes du domaine, a la charge d’expliquer aux plus jeunes le rôle et la place de la femme, en tant que mère et créatrice : « La place des femmes en art n’a jamais été évidente, que ce soit en Occident ou ici. On commence à peine à émerger. De par mon expérience, être artiste, ce n’est pas évident. Maintenant, quand je regarde l’histoire de l’art, par rapport à ce qu’elles auraient dû être, pour exister, je suis la preuve qu’on peut être et artiste et maman et travailler, et puis aimer être avec son mari, mais avoir son univers. Je pense que c’est important pour tout le monde. »
Wekré, c’est aussi des sessions de formation et de discussions sur l’avenir de l’art contemporain en Afrique.
RFI