Nous déplorons ici et là quotidiennement des attitudes de gouvernants qui du haut de leurs égos surdimensionnés s’arc-boutent sur des idées préconçues de la gestion de la cité en refusant de voir la déliquescence de notre société, en fermant les yeux sur la réalité.
Comment comprendre que nous puissions tous rester silencieux face à cette dérive ? Fatalisme ou fatigue générale ?
Des élèves sont morts suite à des grèves dont nous connaissons tous l’historique. Peu importe, la vie est sacrée dit-on. Cependant sous nos cieux elle a perdu cette sacralité entre les braquages qui endeuillent, le terrorisme qui n’en fait pas moins, les maladies qui s’en mêlent, les écoles qui s’effondrent sur les élèves, l’incapacité de se soigner convenablement, nos concitoyens qui excellent dans la médiocrité et la course effrénée au gain facile, la discrimination dans l’octroi des marchés publiques …
Faut-il rappeler le serment présidentiel qui dans sa substance garanti liberté, justice, sécurité au peuple ?
Il est donc grand temps que nous nous posions tous cette question : que voulons-nous faire de notre Burkina Faso ? Une terre de non droit ?
Il est devenu plus que nécessaire que nous puissions, que nous sachions faire appel à nos valeurs, celles des hommes de vertus, celles de nos devanciers qui jadis nous permettaient de vivre en toute harmonie.
Ce propos n’a aucunement une visée spécifiquement politique mais nous ne pouvons pas continuer à renforcer les bases d’une société inégalitaire où la bêtise devient le banal, le naturel et le bon sens. Il n’y a de pouvoir que parce qu’une population se soumet volontairement ou pas à une autorité à laquelle elle laisse le soin de la gestion de la cité. Ce pouvoir et sa gestion deviennent illégitimes lorsqu’il s’exerce à contresens des intérêts de sa population et fait de la répression et du silence son credo face à tous ces maux.
Sous d’autres cieux, ceux des êtres humains conscients, responsables et mus d’une volonté réelle de contribuer au bien-être des populations de par une gestion saine et éclairée de la parcelle de pouvoir à eux confiée, la vie humaine aurait plus d’importance et l’égoïsme, le vol, le laxisme seraient châtiés à leur juste mesure.
N’est pas dirigeant qui veut mais qui possède une vision qu’il entend déployer en accord avec les aspirations profondes des administrés.
Chère patrie mon Burkina Faso, où sont-ils donc tous passés tes FILS pour que certains se goinfrent, écrasent, pillent, humilient et délaissent d’autres sur les sentiers de ce qui devait être notre parcours commun ?
Les terroristes ne sont pas que ceux qui nous attaquent. Est également terroriste quiconque brime son peuple, quiconque sème les germes de la discorde, quiconque bénéficiant d’une quelconque autorité, l’exerce à son unique avantage, quiconque met en danger la vie d’autrui par son indiscipline, son intolérance …
Nous ne pouvons pas continuer sur cette lancée et cette justice divine nous ne l’attendrons pas non plus. Nous n’avons ni têtes à claques ni fait un quelconque vœu de souffrance.
La quête de l’excellence ne saurait se résumer à des mots et montrer l’exemple n’est pas la meilleure façon de convaincre, c’est la SEULE.
Enfin, ne regardons pas en arrière avec colère ni devant avec crainte, mais autour de nous avec conscience. La réconciliation devrait également tenir compte de toutes ces réalités.
Action !
Patrick SOMDA