Vol de chèques trésor, falsification de chèques, usurpation d’identité, fausse qualité, escroquerie aggravée, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, tels sont les chefs d’accusation à l’endroit de K.T, agent au Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ). C’est le mercredi 25 mai 2021, que K.T a été appelé à la barre, où il a reconnu avoir soutiré frauduleusement dans les tiroirs de son chef, des états de paiement et 17 chèques trésor destinés à des bénéficiaires des financements du FAIJ. La valeur de la fraude opérée par cet individu est de 8,6 millions F CFA. La question qui est maintenant posé, c’est la technique utilisée pour toucher les chèques à 17 reprises. Il ressort qu’il avait un complice en la personne de F.T, une caissière à la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique. Celle-ci lui rendait service moyennant une somme dont ils conviennent. Elle aurait reçu entre 500 mille et 600 mille F CFA de K.T. F.T procédait au paiement sans exiger les pièces d’identité des vrais bénéficiaires, quand K.T lui apportait les chèques. Comme signature sur les chèques, K.T y apposait des croix. Au total, ce sont 15 chèques que la caissière a elle-même payé, ainsi que 2 autres chèques par d’autres caissières sur son intervention. Selon le prévenu, l’argent encaissé lui aurait permis d’ouvrir un maquis, s’acheter une moto, un terrain non loti et faire des dons de vivres à des nécessiteux. K.T a révélé que l’argent lui a également servi a soigné sa fille malade, et à battre compagne pour son parti lors des dernières élections présidentielle et législatives. A l’écouté, il dit être victime d’injustice au niveau de son service, parce qu’il ne bénéficie pas de missions. K.T, reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, le procureur a alors requis 8 ans d’emprisonnement dont 3 ans ferme, plus une amende d’un million F CFA. L’Agence judiciaire de l’Etat (AJE), conseil du FAIJ, a quant à elle, demandé le remboursement des 8,6 millions F CFA. S’agissant de F.T, le procureur l’accuse d’avoir agi en connaissance de cause, donc est coupable de contrefaçon, d’usage de faux, d’usage de chèques volés, contrefaits, d’enrichissement illicite. Elle écope d’une peine d’emprisonnement de 6 ans dont 2 ans ferme, plus une amende d’un million F CFA. Quant aux avocats de K.T, ils ont demandé au tribunal de ne pas suivre les réquisitions du parquet et de rendre une décision qui n’engendrerait pas la révocation de son client de la Fonction publique. Selon eux, le fait qu’il ait plaidé coupable et s’est engagé à rembourser l’argent devrait constituer un motif valable. A la retraite, la mère du prévenu, aurait déjà vendu ses biens pour procéder au remboursement. Concernant le conseil de F.T, lui, a plaidé pour sa relaxe pure et simple, parce que son client a certes commis une faute professionnelle mais pas une infraction. Il ajoute, qu’elle a aidé de bonne foi K.T, qu’elle connaît depuis 2006. Toutefois, le dossier a été mis en délibéré pour le 2 juin 2021.
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