« Le Conseil (des ministres en date du 24 mai 2021) a adopté un décret portant création, attributions, composition et fonctionnement du Conseil national d’orientation et de suivi (CNOS) de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Le Conseil national d’orientation et de suivi de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale est un organe consultatif et un cadre de concertation chargé d’orienter et de suivre les actions du gouvernement en matière de réconciliation nationale et de cohésion sociale. Le CNOS est présidé par le Premier ministre et regroupe les représentants des secteurs public et privé, les organisations de la société civile et les autorités coutumières et religieuses. L’adoption de ce décret permet la mise en œuvre de la feuille de route devant conduire au Forum national de réconciliation ».Ça résonne comme du déjà vu et c’est bien dommage pour un pays malade de ses hommes en manque d’imagination et de repère. Que n’avons-nous pas mis en place dans ce pays comme structures, qu’avons-nous eut, si ce ne sont que des structures budgétivores où l’on place des amis, des camarades, où peut être des dérangeurs que l’on voudrait contenter ? Il faut vite sortir de ces simagrées inutiles et reprendre ce que nos sages avaient eu à faire comme recommandations en 2000, des personnes averties, imaginatives et surtout consciencieuses qui n’avaient en tête que leur volonté de sortir notre pays de l’impasse et dont le capitaine de ce navire à proposition n’était autre que Monseigneur Anselme Titiama SANOU . « Le devoir de l’homme est de vivre sur le pied d’égalité parfaite avec ses concitoyens, de ne point s’humilier et ramper comme de ne point montrer d’arrogance, d’être toujours dans l’État du parti de la tranquillité et de l’honnêteté ». Cicéron, le traité des devoirs – env. 44 av. J.-C. Notre Président, son Excellence Roch Marc Christian KABORE, manque clairement d’hommes clairvoyants, sages et réfléchis pour le conseiller et l’accompagner vers des choix judicieux pour son peuple et surtout pour ses concitoyens. La priorité pour nous ici ce n’est plus la création de structures, mais la mise en évaluation de toutes les propositions que les autres structures mises en place avaient eu à faire. Du Collège des Sages au Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) en passant par la structure conduite par l’ex ministre d’Etat, pour la Réconciliation nationale de 1999 à 2002, Ram OUEDRAOGO, le Haut conseil du dialogue national etc, le Burkina Faso a eu de la matière et c’est peu de le dire. Le chef de l’Etat a un cadre de concertation avec les partis politique et les forces vives de la nation ; alors pourquoi, comme pour les réformes dans le système éducatif, il y a urgence de mettre en place ce soi-disant Conseil national d’orientation et de suivi de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale ? Il faut reconnaitre une bonne fois pour toute que ce gouvernement ne connait pas ses priorités. Le pays est en insécurité, frappé au quotidien par des attaques terroristes, les gauchistes sont à la manœuvre et les forces du mal à l’œuvre. Mettre en place une telle structure sans même penser à pacifier le pays est un suicide et les hommes qui vous entourent ne sont pas mieux que ceux qui faisaient la courbette à l’ex président Blaise COMPAORE. C’est surtout l’arrogance et l’orgueil qui caractérise votre gouvernance monsieur le président, votre Excellence Roch Marc Christian KABORE. « N’avez-vous jamais fait attention à la façon dont les orgueilleux se conduisent vis-à-vis d’autrui ? Avez-vous remarqué avec quel dédain ils vous écoutent, avec quelle arrogance ils ne vous répondent que par un sourire moqueur, ou par quelque propos insultant ? On rougit, pour eux, de leur impudente grossièreté : eux seuls n’en rougissent pas, et s’ils n’excitent pas beaucoup d’indignation, ce qui arrive le plus ordinairement, ils font au moins pitié. » Jean-Jacques Rousseau ; Les pensées d’un esprit droit (1826). Et je n’en dirais pas plus sinon comment comprendre qu’il y ait autant d’injustices, autant de déplacés internes, autant de familles endeuillées au quotidien, autant de remous sociaux et l’on ne pense qu’à mettre en place des structures où des gens iront se sucrer sur le dos du contribuable burkinabè et ensuite nous allons encore tout recommencer. La réconciliation de Blaise COMPAORE devrait être un cas d’école pour tous les apprentis sorciers de la réconciliation nationale dans ce pays pour qu’ils ne puissent pas tomber dans le côté obscur de l’histoire du Burkina Faso. Il serait judicieux que même si l’on persiste à la mise en place de cette structure que le mandat de ceux qui viendront siéger pour réfléchir à rien soit gratuit et sans prise en charge. C’est à ce prix que l’on va véritablement connaitre les vrais patriotes de ce pays.
Aristide OUEDRAOGO
Journaliste, Editorialiste
oudera@hotmail.fr