Idriss DEBY, pilier de la lutte antiterroriste au sein du G5 « SAHEL », meurt au moment crucial de ce combat menaçant jusqu’à l’existence même des Etats du Sahel.
Quel sera alors l’impact de cette disparition du soldat DEBY, sur le cours de cette lutte antiterroriste ?
Cette question ne cesse de tarauder les esprits depuis l’annonce officielle le mardi 20 avril 2021, de sa mort.
Interrogation légitime certes, mais qui ne doit pas faire perdre de vue l’essentiel ; à savoir qu’un homme à lui tout seul, ne gouverne pas un Etat : il conquiert le pouvoir d’Etat avec une équipe de personnes ayant la même vision que lui, et il gère l’Etat avec cette même équipe suivant la vision qu’ils ont en partage.
De la sorte, le décès survenu du leader de l’équipe dirigeante ne suffit pas à changer radicalement les accords passés par cette équipe, au nom de l’Etat, avec un ou d’autres Etats ; parce que ces conventions signées avec les tiers Etats, l’ont été avec la bénédiction des membres de l’équipe dirigeante.
Ce faisant, en considérant d’une part le rôle majeur joué par la France dans l’avènement au pouvoir d’Etat de DEBY et sa bande en 1990, et d’autre part la place ponpérante de la même France dans la lutte antiterroriste au Sahel où étaient résolument engagés DEBY et ses compagnons dirigeants du Tchad,…
il est évident que les forces armées tchadiennes poursuivront leurs missions de sécurisation de la zone Sahel entamée du vivant de DEBY.
Si elles venaient à observer une pause dans ces missions, ce serait bien plus en raison de la réorganisation de leur déploiement du fait des nécessités pratiques liées à l’affectation d’une partie de leur effectif sur le sol tchadien en vue de faire face aux offensives des forces rebelles résolument engagées dans une dynamique d’éviction du pouvoir de l’équipe dirigeante DEBY et consorts associés.
En effet :
n’est-ce pas vrai que des colonnes de rebelles en provenance de la Lybie (limitrophe du Tchad) pour marcher sur N’djamena, la capitale tchadienne, font face à la résistance des troupes combattantes de l’armée loyaliste déployées pour contenir l’assaut de ces rebelles ?
Nul ne peut de bonne foi nier cette réalité qui pend au nez, tout comme il est objectivement impossible de nier que dans le cadre de cette guerre contre les rebelles, les dirigeants tchadiens soient confrontés à la nécessité de rappeler leurs hommes déployés au Sahel pour venir prêter main forte au reste des éléments de l’armée opposant la résistance à la frontière nord du pays pour repousser les troupes rebelles lancées à l’assaut de la capitale N’djamena dont elles entendent prendre le contrôle.
À Dori (Nord du Burkina en proie aux attaques terroristes) où était déployée une des troupes combattantes tchadiennes mises à disposition dans le cadre des missions du G5 SAHEL, l’on a signalé il y a quelques heures un mouvement de blindés de l’armée tchadienne vers le Niger, probablement pour rentrer au bercail prêter main forte à leurs collègues en ce moment sous l’assaut des unités combattantes rebelles positionnées à la frontière nord du pays avec la Lybie.
Repli de bonne guerre dans cette occurrence, qui n’est guère synonyme d’un retrait définitif du Tchad de ses missions au sein du G5 SAHEL ; car, qui peut réfuter que :
« Charité bien ordonnée, commence par soi-même ? »
PERSONNE de raisonnable ne peut nier cette évidence !
En définitive donc : malgré le décès de DEBY, le Tchad restera engagé avec ses hommes au sein des troupes combattantes du G5 SAHEL déployées par les Etats membres de cette organisation dans les zones de ces Etats sahéliens en proie aux attaques terroristes. Surtout que la Cause réunissant ces Etats du G5 SAHEL, concerne également à titre principal le Tchad.