Il avait reconnu sa culpabilité pour des faits de corruption active au Togo, mais le tribunal judiciaire de Paris en a refusé l’homologation et demandé un procès. La société Bolloré SE devra, elle, payer 12 millions d’euros pour clore les poursuites à son encontre.
Vincent Bolloré est arrivé devant le tribunal judiciaire de Paris, ce vendredi 26 février, comme l’avait annoncé L’Obs plus tôt dans la matinée, au côté de son directeur général, Gilles Alix. Il a d’abord écouté attentivement les faits qui lui étaient reprochés, dans cette affaire de corruption en Afrique, lus par la présidente Isabelle Prévost-Deprez, puis à la question de savoir s’il reconnaissait sa culpabilité a répondu : « Oui, madame la présidente»
Ce seront ses seuls mots. Peu avant, le procureur national financier, Jean-François Bohnert, était venu lui-même à l’audience se féliciter des discussions « parfaitement sereines » qui avaient précédé cette double audience devant homologuer trois comparutions avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), dont celle de Vincent Bolloré, et une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), rappelant que ces procédures reposent sur le « consensualisme ».
Après une courte suspension, et à la grande surprise de l’assistance, les peines demandées par le Parquet national financier et acceptées par Vincent Bolloré, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent ont été refusées par le tribunal, qui a considéré que les faits reprochés avaient « gravement porté atteinte à l’ordre public économique » et « porté atteinte à la souveraineté du Togo ». Le tribunal demande la tenue d’un procès.
Vincent Bolloré avait reconnu sa culpabilité pour les faits de corruption active d’agent public étranger et complicité d’abus de confiance au Togo, et avait accepté de payer une amende de 375 000 euros, sans toutefois que cette condamnation ne soit inscrite à son casier judiciaire. Il en avait été de même pour Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent, dont les peines n’ont pas non plus été homologuées.
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