La Commission électorale du Bénin a affirmé vendredi que seuls trois dossiers de candidatures à la présidentielle d’avril avaient été retenus : ceux du président Patrice Talon, de l’ancien ministre Alassane Soumano et d’une figure dissidente parmi l’opposition, Corentin Kohoué. Les grands noms de l’opposition se trouvent en exil ou condamnés à des peines d’inéligibilité leur interdisant de se présenter.
Le président du Bénin Patrice Talon aura deux adversaires à l’élection présidentielle d’avril, seuls trois dossiers de candidatures sur les vingt déposés ayant été retenus, a annoncé vendredi 12 février la Commission électorale. Les dossiers acceptés étaient les seuls à être complets, a expliqué la Commission électorale, citant notamment des problèmes quant au nombre des parrainages d’élus.
Les grandes figures de l’opposition se trouvent en exil ou condamnées à des peines d’inéligibilité leur interdisant de se présenter ; ce petit pays ouest-africain, longtemps vu comme un modèle de démocratie, ayant récemment pris un virage autoritaire.
Patrice Talon, magnat du coton, arrivé au pouvoir en 2016, affrontera dans les urnes l’ancien ministre Alassane Soumano du parti Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE), considéré comme la plus grande formation politique de l’opposition, et une figure dissidente parmi les opposants au président, Corentin Kohoué.
Scrutin verrouillé, selon l’opposition
L’opposition dénonce un scrutin verrouillé par le président sortant, mettant notamment en exergue une nouvelle disposition de la loi électorale qui impose à chaque candidat d’être parrainé par seize maires ou députés.
Patrice Talon « n’a voulu prendre aucun risque » et « il a choisi de sélectionner ses adversaires parmi ses alliés et refusé la compétition aux candidats capables de le battre dans les urnes », a accusé Joel Aïvo, candidat d’union d’une partie de l’opposition dont le dossier a été rejeté pour « défaut de parrainages ».
Des partisans de Patrice Talon ont au contraire affirmé que les conditions étaient en place pour une élection équitable.