RAPATRIEMENT DU CORPS D’ASSIMI KOUANDA
Ça tape sur la conscience !
Le Professeur islamologue n’avait certainement rêvé d’un destin aussi tragique. Nous parlons bien évidemment de Assimi Kouanda, ancien Dircab du président Blaise Compaoré et ex-Secrétaire exécutif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). L’homme, exilé en terre ivoirienne suite aux évènements d’octobre 2014, a cru pouvoir regagner, un jour, la mère patrie en bonne santé, accueilli par sa famille biologique et politique ainsi que les amis et connaissances. Mais voilà ! L’ex-homme fort du régime Compaoré est revenu, ce 8 juin, au pays des Hommes, dans un cercueil. Quelle tragédie ! Est-on tenté de dire. Le sort dramatique de Assimi Kouanda devrait sonner dans la conscience des hommes et leaders politiques de ce pays.
Sur la question de la réconciliation nationale, nombre d’exilés politiques ou supposés tels, d’un certain âge et dans certaines conditions physiques, se trouvent à se demander aujourd’hui s’ils auront l’occasion de revenir au pays, la vie sauve. On a vu la panique et le désarroi que le décès de la mort de Assimi Kouanda a provoqués chez certains. Ils ont pratiquement accusé le régime de vouloir les maintenir dans leur situation d’exilés et les voir mourir, l’un après l’autre. Il est vrai, la politique est cruelle et bien avant l’ex-Dircarb de Compaoré, d’autres Burkinabè, du fait des évènements politiques d’octobre 1987, sont morts eux aussi, en exil. N’empêche qu’humainement, l’on doit se poser des questions sur la destinée de nos hommes politiques.
Aujourd’hui tout-puissants, régnant sur leurs concitoyens sur qui ils ont souvent pouvoir de vie ou de mort, nos princes ont pour ennemis jurés : humilité, compassion, humanité,…Il ne s’agit pas seulement des politiques. Il s’agit de tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir et ayant les attributs pour faire rendre gorge aux autres. Dans cette société burkinabè, il n’en manque jamais. Orgueilleux, ambitieux, prétentieux, narcissiques, bons-vivant,…Bref ! Il y a cette race d’hommes et de femmes qui ont rarement d’égard pour les semblables, mis à part les membres de leur famille et leurs amis. Quant aux fils de Goama, leur vie ne pèse pas plus que celle d’un insecte.
Mais au finish, et comme dira l’Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité ! Le sort d’Assimi devrait interroger plus d’un, notamment les hommes politiques de notre pays, sur leurs agissements, leur posture et leurs actions en lien avec la défense de l’intérêt supérieur de la Nation. Disons-le, les rapports de force en politique et même dans les autres secteurs de la vie dans notre société, doivent servir à élever l’âme de l’homme et à préserver l’âme de la République dont l’existence dans le sens plénier des termes, nous préserve de la déchéance, de la honte et du déshonneur.
Que la terre soit légère au Professeur Assimi Kouanda !
La Rédaction